"...Rappelle-toi le chien de mer
Que nous libérions sur parole
Et qui gueule dans le désert
Des goëmons de nécropole
Je suis sûr que la vie est là
Avec ses poumons de flanelle
Quand il pleure de ces temps-là
Le froid tout gris qui nous appelle
Je me souviens des soirs là-bas
Et les sprints gagnés sur l'écume
Cette bave des chevaux ras
Au ras des rocs qui se consument
O l'ange des plaisirs perdus
O rumeur d'une autre habitude
Mes désirs dès lors ne sont plus
Qu'un chagrin de ma solitude..."
LEO FERRE . La mémoire et la mer
"Je rivais mes yeux à cette mer vide, où chaque
vague, en glissant sans bruit comme une langue, semblait s'obstiner à creuser
encore l'absence de toute trace, dans le geste toujours inachevé de
l'effacement pur."
JULIEN GRACQ
"Le monde ne parle pas, songea-t-il, mais, à certaines
minutes, on dirait qu'une vague se soulève du dedans et vient
battre tout près, éperdue, amoureuse, contre sa transparence,
comme l'âme monte quelquefois au bord des lèvres."
JULIEN GRACQ
"
...respiration à fleur de mer au creux de l'arche,
épaule immense et légère, l'espace entier
comme un seul corps où commence le vent."