FRANÇOISE ASCAL
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FRANÇOISE ASCAL
Brumes
Peintures de Caroline François-Rubino


"adore la surface mouvante des choses
adore les formes les sons les mots
le ruissellement sans fin
tout ce qui court
sur la peau fine du monde

lieu de la plus grande profondeur"

2021


2020

FRANÇOISE ASCAL
L'obstination du perce-neige
encres de Jérôme Vinçon

"Je rejoins une place à ma mesure, une place qu’on reconnaît, dans l’empreinte de laquelle on peut se glisser, se laisser désarmer. Ici cesse le combat. Et les ombres s’allongent vers la terre qui les boit. Les ombres elles-mêmes se reposent dans le bercement du soir, couleur lilas.
Inutile de chercher les raisons qui produisent cet état. Vivre, aimer, suffisent."

 

 


FRANÇOISE ASCAL
Un bleu d'octobre

"Week-end Bazoches. Accueil chaleureux, une centaine de spectateurs. Bonnes rencontres. Soleil, chaleur, beauté de la campagne environnante. Geneviève Peigné me présente avec un texte qui propose un éclairage singulier. Retour en musardant, Vézelay, le musée Zervos, la maison de Jules Roy, la basilique. Avons découvert le site des Fontaines Salées avec ses sources captées par des fûts en chêne évidés et formant puits, vieux de 4000 ans. Étanchéifiés par de l'argile et de la mousse, ils sont toujours fonctionnels. Il reste encore sur place les vestiges de thermes romains raffinés."

2016


Maison de la Poésie de Rennes, avec Abdellatif Laâbi, 2012


Sur Radio Univers Françoise Ascal entre chair et terre

2011

FRANÇOISE ASCAL
Un rêve de verticalité

"En France, aujourd'hui, nombreux sont les poètes qui cultivent une langue volontairement neutre, se défient des adjectifs et des images. Ce n'est pas ma voie, non par souci de résistance, mais par nécessité intime. Ce vocabulaire que je m'efforce de rendre aussi précis que possible est celui d'une conquête. Appropriation d'une langue manquante, trouée dès l'origine par la pauvreté et le silence des miens.
Chaque mot gagné sur l'ordinaire de l'enfance ouvrait une fenêtre, accroissait l'espace et la conscience. Ainsi, leçon merveilleuse furent les mots de métiers utilisés par mes parents, échappant à l'étroitesse ambiante : le vocabulaire de la couture, des tissus, des modes de façonnage, celui du jardinage, des techniques et outils, celui des variétés de fruits et légumes. C'est par là que la poésie est entrée en moi, à mon insu, et au leur."

 



Marché de la Poésie, Rochefort-sur-Loire, 2011




2009

FRANÇOISE ASCAL
Rouge Rothko

Faut-il me jeter tête en avant dans votre toile en feu?
Choisir la plus rouge, la plus incandescente, la plus haute?
Traverser des parois de coquelicots des gorges de salamandres
des pépins de grenades des gouttes de sang frais?
Devenir torche ou tornade?

Qu'enfin tombe en cendres le trop qui m'entrave.
Qu'enfin s'ouvre l'au-delà caché derrière l'iris.

Approcher, ne serait-ce que d'une largeur de paume, la calme
vibration de ce qui brûle, là-bas derrière les pigments, dans un
tout près insaisissable, dans un sans-cesse habité par la joie ­
oui, la joie, je veux le croire.

FRANÇOISE ASCAL
ALEXANDRE HOLLAN
Si seulement

"retourner le temps

libérer
la fougère fossile
lovée sous mon cortex"

2008

 

2006

FRANÇOISE ASCAL
Issues

"Un martin-pêcheur traverse l'espace
et d'un coup d'aile recoud le bleu du monde.

[...]

Écriture plombée... noirceur...

Fichée en terre, côté décomposition. En échec de lumière, en échec d'ailes, en panne de plénitude.

Voudrais écumer. Voudrais des naseaux de bêtes féroces, des muscles de taureaux rageurs. Voudrais faire exploser les liens les laisses les ceintures les colliers les bracelets les bagues, voudrais jaillir nue, désentravée, n'être qu'énergie vitale, pure force solaire, loin du beuglement grégaire, loin de la mastication des vaches bouffeuses de colchiques, loin de leurs sabots stagnant dans l'argile molle des champs défoncés, l'argile trompeuse, l'argile informe prometteuse de formes jamais tenues."

 

FRANÇOISE ASCAL
Cendres vives
suivi de
Le Carré du ciel

"Glenn Gould dans les Variations Goldberg. Sa voix accompagne d'une manière charnelle le dessin épuré que trace la mélodie.
Je suis retenue dans la seule plénitude d'être, qui se suffit à elle-même et dont je ne sais rien, ni de sa survenue inopinée, ni de son retrait subit."

"Je quitte Glenn Gould, je reprends Claude Simon, pas de rupture, même fluidité dans le plaisir, dans la découverte qui me porte sur une ligne de crête, je revois en esprit les toiles de Sima contemplées récemment, elles prennent place dans cet univers, elles savent la transparence des cristaux aux multiples facettes, elles savent l'usure du temps, les « forêts oublieuses », l'effacement, la disparition, le néant blanc"

"...Combien de temps faut-il pour que l'amour s'épure?
Pour que tombe l'image de soi qui empêche de voir le vrai visage de celui qu'on aime, qu'on croit aimer, tandis qu'on ne cesse de se guetter au miroir de ses yeux ?"

"...En moi, la petite fille de cinq ou six ans est toujours là, toujours vivante dans sa fragilité, et mon apparence de femme mûre n'est qu'un déguisement. Masquée sous ma vieille peau qui tant bien que mal colmate les brèches, je tente de ne rien laisser apparaître de cette honteuse anomalie: n'avoir pas su grandir."



2006

FRANÇOISE ASCAL
Un automne sur la colline

"Comment cultiver la mémoire essentielle sans se plomber les ailes ?

Prendre un nouvel élan sans cogner aux vitres ?

Comment ne pas s'engager dans une course d'animal affolé, tout en zigzags, en labyrinthes, en retour sur soi, en trou final, piège à rats, fosse commune ?

Comment remmailler le monde ?

Recoudre obstinément l'étoffe déchirée ?

Comment déposer garder entretenir oublier se souvenir ?

Comment élargir les seuils, repousser les murs intimes ?

Comment s'alléger pour le prochain départ ?

Ne pas peser plus lourd qu'une feuille d'automne ?"

2003


2003

FRANÇOISE ASCAL
L'Arpentée

"L'arpentée, c'est elle. non les étangs du désir, non la page
noircie en vain, toujours en vain.
L'arpentée est sans repos, sans possession.
Seule la table de trois planches mal équarries semble lui
appartenir."