BARBARA KINGSOLVER
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BARBARA KINGSOLVER
On m'appelle Demon Copperhead

Traduction de l'américain de Martine Aubert

"Un gamin de dix ans qui se défonce aux cachetons. Pauvres mômes. On est censés dire, regardez-les, ils ont fait de mauvais choix qui les a conduits à une vie de misère. Mais des vies se vivent là, en cet instant précis, se glissant entre les brossez-vous-les-dents, les bonne-nuit-les-petits et les chariots de supermarché remplis à ras bord, où ces mots n’ont pas cours. Des enfants, des choix. Ils étaient déjà pourris, les matériaux avec lesquels on devait construire notre vie. Notre seul repère, c’était un garçon plus âgé qui n’avait lui-même jamais connu la stabilité et qui essayait de nous rassurer. On avait la lune à la fenêtre pour nous sourire un instant et nous dire que le monde nous appartenait. Parce que nos parents s’étaient tirés quelque part et avaient tout laissé entre nos mains."

"J’ai trouvé un bon rocher et j’ai regardé le soleil se fondre dans les Cumberland. Des couches d’orange comme une tarte au babeurre refroidissant sur l’horizon. Des nuages passant à toute allure, jetant des taches sombres ou lumineuses sur les sommets. La lumière avait l’air buvable. Elle se déversait sur une montagne si bien que je pouvais voir la courbe de chaque arbre ourlée d’or, comme des écailles de poisson. Puis elle disparaissait, les reléguant dans l’ombre. Je me suis retrouvé totalement pris par ce spectacle, me réveillant de mon long voyage sous-marin. Sortir à l’air libre est un choc, le blanc est si blanc, le bleu si bleu. L’air qui devient ton souffle."

2022


2018

BARBARA KINGSOLVER
Des vies à découvert

Traduction de l'américain de Martine Aubert

"Après le non final vient un oui,
Et de ce oui dépend le monde futur."
Le Barbu bien habillé, WALLACE STEVENS

" « Le plus simple serait de la raser, déclara l’homme. Cette maison est un vrai foutoir. »
Face à ce verdict, elle eut comme un bourdonnement dans les oreilles : une meute de paysans menacés, pierres aux poings, affrontant l’expulseur. Mais cet homme était entrepreneur. Willa l’avait fait venir, elle pouvait le renvoyer."

 


BARBARA KINGSOLVER
Un été prodigue
Traduction de l'américain de Guillemette Belleteste

"Elle se demanda s’il existait quelqu’un au monde à qui elle aurait pu parler de ces petits coyotes, de ce paquet de survie et de soins étroitement noué. Non pour disséquer leur histoire et leur nature : elle l’avait déjà fait. Ce qu’elle mourait d’envie d’expliquer, c’est à quel point ils lui donnaient le sentiment d’avoir retrouvé une famille."

2000


BARBARA KINGSOLVER
Les yeux dans les arbres

Traduction révisée de l’américain de Guillemette Belleteste

 "Le silence présente bien des avantages. Quand on ne parle pas, les autres s’imaginent qu’on est sourd ou déficient mental et ils vous offrent rapidement le spectacle de leurs propres limites."

"– Donc vous voulez dire qu’on aurait pas dû venir.
– Non, vous n’auriez pas dû. Mais vous êtes là, donc, vous vous devez d’être là. Le monde ne se limite pas aux seuls mots “oui” ou “non”.
– Vous êtes le seul ici à bien vouloir nous adresser la parole, Anatole ! Personne d’autre ne se soucie de nous ! – Tata Boanda transporte votre mère et votre sœur dans son bateau. Tata Lekulu rame, les oreilles bouchées de feuilles pendant que votre père l’exhorte à aimer Dieu. Et pourtant, Tata Lekulu le conduit en lieu sûr. Saviez-vous que Mama Mwenza glisse parfois des œufs de ses propres poules sous les vôtres, quand vous avez le dos tourné ? Comment pouvez-vous dire que personne ne s’intéresse à vous ? "

"Le monde entier est une scène de terre ocre damée par les pieds nus. "

 

 

1998-Réédition 2025


1993

BARBARA KINGSOLVER
Les cochons au paradis
Traduction de l’américain de Martine Bequie

"- C'était la bonne époque pour être gosses, vous trouvez pas ? demande Cash. Tandis que nos enfants, ils ont eu à se débrouiller avec l'alcool, les voitures rapides, les films osés et tout le reste. Pour nous, la pire chose qui pouvait nous arriver c'était de casser un œuf.
- C'est bien vrai, approuve Alice. Vous savez ce qui me semble drôle, quand je pense à autrefois ? La moindre petite chose nous enthousiasmait. Un homme qui jouait du violon et faisait danser une petite marionnette en bois avec son pied. Même les adolescents s'arrêtaient pour admirer quelque chose comme ça. Maintenant c'est tout juste s'ils ont la curiosité de s'arrêter pour un accident de voiture. Ils ont déjà tout vu."


BARBARA KINGSOLVER
L'arbre aux haricots

Traduction de l’américain de Martine Bequie

"Oh, elle fait rien de mal. " Lou Ann a reposé le bébé dans sa poussette.
"  Elle me fait penser à ma grand-mère. C’est le même genre. Une fois ma grand-mère m’a présentée à des cousins à elle par alliance. Je portais une jupe mi-longue toute neuve que je venais de me faire. Et la voilà qui dit : “Je vous présente ma petite-fille Lou Ann. Elle a pas les jambes arquées, c’est juste la jupe qui lui donne cette allure.”
– Oh ! Lou Ann, ma pauvre. "

1988