ERWANN ROUGÉ
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ERWANN ROUGÉ
Le perdant

"s'élaguent les enfances, s'enlèvent les embâcles, les herbes coupées.

nous ouvrons les clapets, renforçons les berges, les digues de l'oubli, le clair unique au-dessus de nos gouffres, tout cela ensemble.

c'est jour de grande marée où tout un monde guette les traversées."


ERWANN ROUGÉ
l'enclos du vent

photographies Magali Ballet

tenace
la marée monte jusqu'à la nuque

là-bas le vent tient une plume
entre deux eaux

pour tout nommer
tenir l'air - toucher l'aile

cette commotion d'aimer

à coup de bec
ou presque


Editions Isabelle Sauvage 2017



ERWANN ROUGÉ
Le Pli de l'air

Ils disent aussi que tu es devenu fou, un fou qui se parle seul, dans sa tête, à contempler la mer, le fleuve, là-haut, à la cima de Terra Cabral. Les uns disent que c'est par lassitude, d'autres par désamour.

Tu entends : Elle est tombée et on l'a retrouvée sur la terrasse.

Assis, tu guettes dans la venue du jour le passage des periquitos, le vent ou la pluie parmi les jasmins.

Tu iras la voir.

Editions Apogée 2009

 



Rochefort-sur-Loire. Marché de la Poésie 2007
James Sacré, Erwann Rougé, Joël Bastard

Editions La Lettre volée 2005

Erwann ROUGÉ
Nous, qui n'oublie pas

Une fois de plus
l'oiseau a piqué vers la gorge

et posé la frontière
dans le ventre-là

Il compte un à un

et le souffle
et la nuit blessée - un à un

ce qui fait encore et encore
élargir le vide



Editions Le Dé bleu 2005

ERWANN ROUGÉ
Paul les oiseaux

Peut-être pas toi
mais quelque chose de nous

qui tisse l'épissure peut-être poème
ou enlacement proie contre proie

Peut-être l'aile tombée nue

de cet éphémère céleste
dans le cerveau

ayant vu une durée infinie

Couverture : Encre de Monique Josse



Thierry Le Saëc

 

Editions Wigwam 2004

ERWANN ROUGÉ
L'Ecalure

Pas tout à fait à côté des hommes
pas tout à fait à côté des mots

sur le bord
les déchires du bord

la douceur va peut-être nous sauver
comme un fruit

une graine
sur les commissures du temps

...


ERWANN ROUGÉ
Bruissements d'oublis

La terre était noire, la tourbe fraîche. J'attendais là que reviennent les soleils et l'herbe, le rêve. Plus loin, derrière les arbres en longeant la haie de troènes, plus loin l'interdit quand j'étais enfant : la mer.
Je sais que mon désir a commencé là.

Editions Apogée 2002



Thierry Le Saëc La Poétique du trait


Editions Unes 1992

ERWANN ROUGÉ
Les forêts

Peut-être les racines ouvriront, ce que l'on nomme
différemment clarté ou l'envers des arbres,
et la lumière qui tombera sera le songe,
terre de songe qui livre passage...


ERWANN ROUGÉ
Amour, neige d'oubli

Et si le corps n'est presque rien
Tout le reste est de l'infini qui
Nous désespère.

Et si l'infini existe délà;
Tout est le corps:
Une lumière enfouie; à peine entendue.


Editions Calligrammes 1983

Thierry Le Saëc La Poétique du trait