LIONEL BOURG |
|
Lionel Bourg
Pour Aymerick
Nul ne sait rien de la matière songeuse. Des forêts comme givrées aux carreaux de l’enfance. Nul ne sait rien des algues. * C’est qu’il y a le ciel. Ses plaies. Ses ecchymoses. Des milliards d’oiseaux morts cloués aux volets de la nuit. C’est qu’il y a des murs. * Des lieux aussi, perdus, enfouis dans la mémoire. Des prairies ou des plateaux stratifiés d’ombre cartilagineuse. Des ronces. Des reptiles. D’inidentifiables insectes armés de crocs et de griffes. * Ce sont de hautes fougères, encore. Un peu de vase. La lie blanchâtre d’une illusion peut-être. Ou des apparitions. Ce qui demeure d’un rêve quand l’aube se livre à l’équarrissage des ultimes chimères. Il faut écrire alors. Il faut aimer. Crier. Accepter, refuser l’échéance. Oublier. Partir. S’inscrire, ainsi qu’Aymerick Ramilison ne cesse de le faire, au sein de l’infini naufrage, l’infinie naissance du monde. N’être que cet arbre, là-bas. Le bruit obsédant de l’averse. Quelques copeaux d’azur. La lumière sur les feuilles des saules, des bouleaux. Le charnier radieux du silence. |
||
Le site de Aymerick Ramilison |
|
|
Le site de Florence Bruyas |
|
|
Pierre Soulages (détail) |
|
L'Autre côté
|
|
Texte Lionel Bourg. Illustrations Alain Bar
|
Chantier du barrage de Donzère-Mondragon (1950) |
|
|
L'écluse du barrage de Donzère-Mondragon(1950) |
|