ROGER LAHU
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Je propose  un grand cri de RESISTANCE :

"aux larmes citoyens !"

 

 


Oignon sauvage
ou Arisaema triphyllium

c'est à pleurer oui
vive les vraies larmes et vive les oignons
vive le goût et l'odeur !
pleurons pleurons et ronds et ronds comme des patapons
et on a pas fini de pleurer
à éplucher le monde
 
solidaire avec les oignons sauvages
Cathy Garcia



Chaque fois que j'épluche des carottes
je repense à Charlotte
qu'oubliait toujours sa culotte
dans le dortoir des garçons.
 
Chaque fois que j'épluche des courgettes
Je repense à Odette
qui remettait toujours ses lunettes
avant son pantalon.
 
Quand j'épluche des rutabagas
je repense à Olga
qu'aimait grignoter du nougat
sous l'édredon.
 
Chaque fois que j'épluche des spagghetis
je repense à Betty
elle avait des seins tout petits
qui sentaient bon.
 
Mais chaque fois que j'épluche des oignons
je repense à Lison
Ouais chaque fois que j'épluche des oignons
je repense à Lison ...
 
(chanson anonyme d'un rimailleur honteux)
Vendredi 15 février


Mon cher Roger,

faudrait ménager les retraités de l'enseignement ! Même philosophe !
C'est vrai aussi que la philo déborde l'enseignement, peut donc prendre en compte le débordement lacrymal engendré par les oignons. J'ai aussi entendu cette info sur l'oignon OGM qui ne fait plus pleurer, et du coup n'a plus de goût non plus ! Or que serait l'existence sans larmes et sans rires ? Je vais songer à tout ça et te concocter une disserte avec thèse, antithèse et prothèse !
Quand j'entends le mot "oignon", je pense illico aux "Oignons" de Norge, poète que j'ai relu récemment pour préparer une lecture sur "les bêtes" que j'ai faite à Dijon où j'étais du 15 au 19 janvier. Ou encore, dans les moments de déprime, à de Villiers qui se fait mettre — disons "oindre l'oignon" — par les ogm (organes généreusement modifiés) de drag-queens en bordée. Etc.

Louis D


salut roro
je suis avec  toi sur ce coup!
"On veut pleurer en pelant les oignons!"
amitié imbibée
thom

                                                         Ode à l’oignon   (Thom' vinau)

 

C’est un lundi de cuivre. Il pleut comme vache qui pisse. La boue colle aux nuages. Et qu’est ce que j’apprend, on n’aurait plus le droit de pleurer en pelant les oignons! Les éléphants, les chiens, les hérissons, les crocodiles pleurent en pelant les oignons. J’ai connu un nain qui s’enfonçait des doigts pleins d’oignons dans les orbites pour rigoler en chialant à grosses larmes. Et il est bien connu que lorsque le ciel pisse comme ci présent, c’est que la ménagère céleste fait sa soupe à l’oignon avec les restes du monde. Il existe un pays sans oignons, sans boue, sans vache qui pisse, sans nains, sans hérissons, un pays ou les cigares te lavent les dents sans te brûler les poumons, un pays où les enfants ne se réveillent pas avec des croûtes aux yeux et de la bave sèche au bord des lèvres et où leurs mères ne leurs racontent pas que se sont des bouts de rêves encore collés aux paupières, un pays dans lequel Bukowski boit des litres de jus de goyave, un pays qui n’a pas besoin de poèmes mais d’une bonne coupe chez le coiffeur, un pays où il n’y aurait que des lundi sans pluie...bbbbbbbrrrrrrrr !!! Mieux vaut se servir un peu de café refroidri en grattant ses piqûres de puces devant la fenêtre salie par la pluie
lundi 4 février



pourquoi pas aussi : L'oignon fait la force, ... mais je ne suis pas sûr que ce soit de moi.
 Bruno Berchoud

lundi 4 fevrier

Mon cher Roger,

Pas trop le temps d'écrire sur un tel thème, d'autres travaux en cours, etc...

Pour autant je te propose une petite variation sur les larmes, tirée du "traité du silence".

A toi de voir si tu peux en faire quelque chose...

Amitiés,

Michel Thion

P.S. un titre : "on pleure et c'est pas triste..." ?...

Je convoque le silence au festin de l'homme affamé.
Car il dit son visage incessant tourné vers le soleil qui lui brûle les yeux et qui consume sa faim.
Car il est le temps des larmes taries.
Car il lève le voile sur les cris de colère, mais non sur les cris d'amour.
Je convoque le silence car il attend la nuit et je l'attends aussi.

…/…

Je vous regarde en silence et je pense à la douceur que nous partageons. Vraiment, notre rencontre a eu lieu au jardin des silences, à l'ombre des larmes murmurantes.

…/…

Sur les arbres à silence poussent des fruits furtifs, que l'on nomme larmes évanescentes ou fleurs de la nuit ou bien pierres toujours grises.
Qui mange ces fruits perd la raison.
Qui mange ces fruits gagne l'horizon.

…/…

Là où le visage est le secret le plus jalousement gardé, les masques du temps sont des masques de terre, et sous le masque, un autre masque, pour toujours, après la nuit, la nuit, et le silence le dit, car le silence est le secret de tous.
Seules les larmes du silence creuseront un sillon dans la peau même du destin.

…/…

Au loin, un banjo égrène lentement sa nostalgie. Il ne rompt pas le silence, il lui donne à boire ses larmes légères.

…/…

Le silence n'est pas invisible. Il est parfois percussif, liquide ou brumeux. C'est parce qu'il est palpable, vibrant, qu'il porte la parole. Il est rire et larmes du monde.

 

…/…

Au silence va le chant des larmes, et l'amertume devient transparence.
Au silence le regard et l'exil intérieur.
Le silence s'avance sur nous pour recouvrir de douceur les cicatrices de la colère.

_______________

Michel Thion
Extraits du « traité du silence » (éd. Voix d’encre)
lundi 4 février


-Jaune paille des vertus

-Mulhouse type Auxonne

-Hourcadère

-Bronzée d'Amposta

- Rouge de Brunswick

-Roja de Niort

-Piatta di Bergamo

-Rouge de Florence

-Tropea Rossa Lunga

-Furio

-Campillo

-Mammoth red

- Ramata Rossa de Milano

-Long White Koshigaya

-Spring Slim
Catalogue Baumaux Printemps 2008 . Françoise B.

 




bises lippues et à propos d'oignons, ce poème de Paul BLACKBURN:
 
The routine

 

Each day I open the cupboard
& the green shoots of my last onion
have in the dark grown higher

 

A perverse & fairly final pleasure
that I love to watch him stretching himself
secretly, green sprouting shamelessly in
this winter, making a park in my kitchen, making
spring for a moment in my kitchen

 

that instead of eating him
I have watched him grow

 

ce qui est une solution parmi d'autres, non?
( bien sûr je vous laisse le plaisir de traduire!)
 

Caresses: Daniel Biga

lundi 4 février






Cher Roger,
Tiens, j'ai joué le jeu (c'est assez rare !)
Ci-joint la production.
BIen à toi
Jacmo


Hypocrisies

 

Larmes de crocodile

            dont on fait des portes-feuilles

 

Ces pleurs qui débordent des yeux

faut-il les montrer

comment les retenir

 

barrages de peau ni digues de cils

ne contiennent

la crue d’émotions

 

Larmes de crocodile

            dont on fait des ceintures

 

la pudeur réfrène cascades salines

l’authenticité prône le déballage lacrymal

 

on pleure toujours sur soi

les joues humides

le nez trempé

 

Larmes de crocodile

            dont on fait des chaussures

 

Le vent sèche et oublie

La pluie fait résurgence

 

mon chagrin ne se réduit pas

j’ai de longues tristesse à devenir liquide

qui ferme les yeux se noie

 

sérieusement sangloter

 

à peine

 

 

jacques morin
lundi 4 février



Merci Roger!
Ton envolée sur les liliacées lacrymogènes m'a comme de juste fait pleurer de joie!
Et pan dans l'oigne…
Allons-y de notre larme, et refusons de passer larmes à gauche en perdant les aulx, c'est une vraie grande cause nationale!
À l'idée de contribuer à cette généreuse mission civilisatrice, l'émotion met train déjà, et tel Folleville dans Labiche, "je sens une larme perler sous mes longs cils bruns".
Très amicaux sanglots
Alain Sagault
3 février 2008



Quel est ce bruit appétissant

Qui va sans cesse bruissant

On dirait le gazouillis grêle

D’une source  dans les roseaux

Ou bien l’interminable querelle

D’un congrès de petits oiseaux

Mais cela n’est pas !

Que je meure sous des gnons 

Ou sous des trognons

Si ce ne sont des oignons

Qui se trémoussent dans du beurre

 Raoul ?

 Poésie lue dans le métro par Marie, il y a déjà plusieurs années, elle s’en souvient toujours, elle me confie qu’elle les voyait ces oignons et qu’elle les sentait aussi ; L’auteur, elle se rappelle plus.

amicalement
Fabrice Marzuollo
3 février 2008


Salut Roger,

Je ne suis pas très lacrymal, mais si tu lances une pétition pro-oignons, je te la signe.
Ca me rappelle un collègue facétieux qui était venu manifester en 2003 contre la réforme des retraites avec une pancarte : "Défendons l'échalote française !"
Bonne énergie
antoine Emaz
3 février 2008


Roger
oncques ne sont scavants mais moultement connauds !
Je vais t'écrire quelque chose sur le sujet
Amitiés
Lucien Suel
3 février 2008


 

Heu... comme on dit aux mômes (en tout cas comme je disais aux miens) :

"Pleure tu pisseras moins" ?

Suerte amigo !

RVB de Pré Carré
2 février 2008


oignons nos forces!
Tout ça c'est sémantique. Une attaque en règle contre la soupe populaire à laquelle les prédateurs nous envoient.
Pour enlever l'amertume de l'oignon sans pleurer, il suffit de le laver avec du sel.
Amen!
Shalom!
etc

Michel Jeannes
2 février 2008