ROGER LAHU
Accueil


Poèmes où l'on ira


(mais pas « à l’heure où blanchit la campagne »
l’auteur aime bien dormir)
(mais sans non plus envols spectaculaires
ni vengeances sanguinaires)
(amateurs de sensations fortes
passez votre chemin )

 

Tu t'en vas sans moi, ma vie.
Tu roules,
Et moi j'attends encore de faire un pas. (Henri Michaux)

 

Poème où l’on ira  (24)  (avec Arto Paasilina)

gambader avec un grand lièvre
dans la pâture
hirsute de voluptueuses graminées
et de  très hauts boutons d’or

à chacun son pays
des petites merveilles

 

poème où l’on ira  (23)

à la cave « des terres secrètes »
faire emplette de rouge  jus de treille
en bib de 10 L

en guise d une allège
qui est notamment
« un chariot d'approvisionnement
 portant l'eau et le charbon nécessaires
 à l'alimentation de la locomotive à vapeur
 à laquelle il est attelé. »

 

Poème où l’on ira (22)

« vive et preste comme un oiseau »
même vieillard
chenu et cacochyme
allez allez hop hop
même sans « refrain nouveau »

 

Poème où l’on ira (21)

comme à rebours
mais un petit rebours
sans excés
pas façon « machine à remonter le temps »

ça ne s’appellera pas
se souvenir
(l’auteur déteste ça)

 

Poème où l’on ira (20) (avec Jack Kerouac)

d’un jour l’autre
dans une antique patache
bringuebalante
chemin perclus d’ornières
on aura le cul tanné

« des fois ch’us tanné d’moi-même »
a déclaré un jour
Jack « ti jean » Kerouac
bien longtemps après ses années
« sur la route »

il aurait peut-être pas dû
s’arrêter

 

Poème où l’on ira (19) (avec Valérie Rouzeau)

« dans la lune »
pas vers ni sur
mais dans

et l’on s’en reviendra
virevoltant comme des samares

sur notre vieille Terre
notre pays de glébeux

 

Poème où l’on ira (18)

« au plus prés »
le vent on le remontera
bordant l’écoute
ça gitera ça gitera
mais foin d’un cap à tenir
on remontera jusqu’aux sources
du vent

et on  desalera
et on se noyeura

bien désennuyés

 

Poème où l’on ira (17) (avec Jack London )

avec saxonne et billy
à la recherche d’une vallée indienne de la lune
parce que marre de rester assis sur un seuil

ils y arriveront on les laissera là

dans leur « rêve doré »

 

Poème où l’on ira (16) (avec du « bleu autour »)

au « nord profond »
dans un verger près d’un fjord
pour voir si les pommiers d’olaf hauge donnent encore des pommes
même vertes
« qui valent mieux/que pas de pommes »

 

Poème où l’on ira (15)

sans tambours ni fifres ni trompettes
au « petit matin »
dans l’air frisquet
d’un jour toujours recommencé

la nuit n’a pas hissé drapeau blanc
nulle défaite
la nuit le jour ne sont pas vaincus
par leurs conquêtes

« quand c’est fini nini ça recommence »

 

Poème où l’on ira (14)

prenant sur soi
ou ses cliques et ses claques
parfois grand soin
et quelques rêveurs le grand large

certains y vont fort
trop

et vous ça va ?
koulchi laabess ?

 

Poème où l’on ira (13) (avec Françoise )

nulle part
à l’amble
sur une vieille et placide haquennée
sans ire guerroyante
ni souci de moulins à vents

nulle part et très lentement

 

Poème où l’on ira (12)

Dans les « jongles » impénétrables
les sylves primitives
les forêts plus que très sauvages

au pays d’enfance quoi !
quand le mot « tam-tam »
vous transportait irrésistiblement
ailleurs

 

Poème où l’on ira (11)

à la chasse aux baleines blanches
mais aux toute petites
n’ayez crainte
« elle souffle elle souffle elle souffle » quand même

on ne s’appelle pas ismael
ni vous ni moi

mais qu’est-ce qui nous retient
à terre ?

 

Poème où l’on ira (10)

pas loin du tout
au plus prés même
dans ces alentours qu’on dit immédiats
plus qu’assez sus connus

le printemps venu
y trouble tous les répères hivernaux

le cri rauque d’un faisan

 

Poème où l’on ira (9)

« sur des petits chemins de terre »
mais pas à bicyclette
(l’auteur n’a pas chevauché un vélo
depuis sa tendre enfance )
et sans paulette
(l’auteur a eu une tante qui s’appelait paulette)
mais oui « sur des petits chemins de terre »

sans espoir cependant
de faire « naître
un bouquet changeant
de sauterelles, de papillons
et de rainettes
»

quelques bestioles
tout au plus
qui piquent pas de préférence

 

Poème où l’on ira (8)

sur le chemin vers izumo
même sans savoir jouer du koto
ou de la flute shakuhachi
écoutant le chant
de l’oiseau-pluvier
le nom pluvier vient du latin populaire pluviarius, « oiseau de pluie », les pluviers arrivant en troupe
vers la saison des pluies
donc prévoyez un bon imperméable
et de bonnes bottes

 

Poème où l’on ira (7)

on the sweet side
sans s’épiler les sourcils
ni se raser les jambes
et sans prendre de valium
mais chantonnant quand même
doo, doo, doo, doo, doo, doo, doo, doo
doo, doo, doo, doo, doo, doo, doo, doo
doo, doo, doo, doo, doo, doo, doo, doo
doo, doo, doo, doo, doo, doo, doo, doo

 

Poème où l’on ira (6)

sans masques ni bergamasques
ayant passé l’âge des danses vives et sautillantes
et des grands Z tracés
à la pointe de l’épée

point d’honte à se sentir plus proche
du sergent Demetrio Lopez
Garcia
que de Zorro

 

Poème où l’on ira (5)

« où tu voudras quand tu voudras »
comme chantait un chanteur
jadis célèbre
son tub s’appelait « l’été indien »

l’été indien ou l’été des indiens est, en amérique du nord, une période ensoleillée et aux températures douces pour la saison, après les premières gelées de l’automne et juste avant l’hiver. en france on parle traditionnellement d’été de la saint-martin pour le même phénomène. il se produit en octobre ou au début de novembre. il est aléatoire et peut durer de quelques jours à plus d’une semaine, ou ne pas se produire du tout certaines années. l'été indien ne doit pas être confondu avec le changement annuel de couleur des feuillus qui se produit à la même période.

cette définition dans wikipedia
ne précise pas
qu’on s'aimera encore, lorsque l'amour sera mort

la chute des feuilles des arbres
est-elle un signe
de la mort de l’amour ?

 

Poème où l’on ira (4)

précautionneusement de l’avant
sans trop savoir si l’avant
est bien devant
sans grand cri de liesse hourra l’oural
sans ni fleur ni fusil

de l’avant donc
parce que l’auteur a toujours été nul
en marche arrière
que ce soit en regardant dans le rétro
ou en se tordant le cou

 

Poème où l’on ira (3)

fin d’un jour d’une fin d’hiver sur la galerie
se rouler une clope
et se dit « les jours rallongent »
formulation usuelle mais fausse
les jours ne rallongent jamais
dire alors « la nuit n’est pas encore tombée »
mais les nuits ne « tombent »jamais
faux encore

tout faux tout le temps nous avons toujours tout faux
quand on dit

nos « mesures » du temps sont fausses
et les mots qui les disent
qu’est-ce qu’un « jour » ?
et nos chutes dans les nuits ?

et même « jour »
et même « nuit »
mots de trop

 

Poème où l’on ira (2)

à travers prés pâtures
« pâtis semés d’animaux »
id est soyons plus précis : veaux(7) vaches 8) taureau (1) chevaux (6)
auprès d’une rivière

pour son « desport » favori
canne à pêche en pogne
et épuisette bien usagée
et petit seau blanc pour l’amorce
et vieille besace à l’épaule

« par la Nature …. » etc. etc. etc

 

poème où l’on ira (1) ( avec thoams)

ayant perdu toutes connaissances
tribulationner (mais calmement)
pour découvrir
quelques vérités portatives non encombrantes
qui permettront
de poursuivre (très calmement)
son chemin aléatoire
dans ce que d’aucuns nomment pompeusement
« l’Existence »