Tu t'en vas sans moi, ma vie.
Tu roules,
Et moi j'attends encore de faire un pas. (Henri Michaux)
Poème où l’on ira (24) (avec Arto Paasilina)
gambader avec un grand lièvre
dans la pâture
hirsute de voluptueuses graminées
et de très hauts boutons d’or
à chacun son pays
des petites merveilles
poème où l’on ira (23)
à la cave « des terres secrètes »
faire emplette de rouge jus de treille
en bib de 10 L
en guise d une allège
qui est notamment
« un chariot d'approvisionnement
portant l'eau et le charbon nécessaires
à l'alimentation de la locomotive à vapeur
à laquelle il est attelé. »
Poème où l’on ira (22)
« vive et preste comme un oiseau »
même vieillard
chenu et cacochyme
allez allez hop hop
même sans « refrain nouveau »
Poème où l’on ira (21)
comme à rebours
mais un petit rebours
sans excés
pas façon « machine à remonter le temps »
ça ne s’appellera pas
se souvenir
(l’auteur déteste ça)
Poème où l’on ira (20) (avec Jack Kerouac)
d’un jour l’autre
dans une antique patache
bringuebalante
chemin perclus d’ornières
on aura le cul tanné
« des fois ch’us tanné d’moi-même »
a déclaré un jour
Jack « ti jean » Kerouac
bien longtemps après ses années
« sur la route »
il aurait peut-être pas dû
s’arrêter
Poème où l’on ira (19) (avec Valérie Rouzeau)
« dans la lune »
pas vers ni sur
mais dans
et l’on s’en reviendra
virevoltant comme des samares
sur notre vieille Terre
notre pays de glébeux
Poème où l’on ira (18)
« au plus prés »
le vent on le remontera
bordant l’écoute
ça gitera ça gitera
mais foin d’un cap à tenir
on remontera jusqu’aux sources
du vent
et on desalera
et on se noyeura
bien désennuyés
Poème où l’on ira (17) (avec Jack London )
avec saxonne et billy
à la recherche d’une vallée indienne de la lune
parce que marre de rester assis sur un seuil
ils y arriveront on les laissera là
dans leur « rêve doré »
Poème où l’on ira (16) (avec du « bleu autour »)
au « nord profond »
dans un verger près d’un fjord
pour voir si les pommiers d’olaf hauge donnent encore des pommes
même vertes
« qui valent mieux/que pas de pommes »
Poème où l’on ira (15)
sans tambours ni fifres ni trompettes
au « petit matin »
dans l’air frisquet
d’un jour toujours recommencé
la nuit n’a pas hissé drapeau blanc
nulle défaite
la nuit le jour ne sont pas vaincus
par leurs conquêtes
« quand c’est fini nini ça recommence »
Poème où l’on ira (14)
prenant sur soi
ou ses cliques et ses claques
parfois grand soin
et quelques rêveurs le grand large
certains y vont fort
trop
et vous ça va ?
koulchi laabess ?
Poème où l’on ira (13) (avec Françoise )
nulle part
à l’amble
sur une vieille et placide haquennée
sans ire guerroyante
ni souci de moulins à vents
nulle part et très lentement
Poème où l’on ira (12)
Dans les « jongles » impénétrables
les sylves primitives
les forêts plus que très sauvages
au pays d’enfance quoi !
quand le mot « tam-tam »
vous transportait irrésistiblement
ailleurs
Poème où l’on ira (11)
à la chasse aux baleines blanches
mais aux toute petites
n’ayez crainte
« elle souffle elle souffle elle souffle » quand même
on ne s’appelle pas ismael
ni vous ni moi
mais qu’est-ce qui nous retient
à terre ?
Poème où l’on ira (10)
pas loin du tout
au plus prés même
dans ces alentours qu’on dit immédiats
plus qu’assez sus connus
le printemps venu
y trouble tous les répères hivernaux
le cri rauque d’un faisan
Poème où l’on ira (9)
« sur des petits chemins de terre »
mais pas à bicyclette
(l’auteur n’a pas chevauché un vélo
depuis sa tendre enfance )
et sans paulette
(l’auteur a eu une tante qui s’appelait paulette)
mais oui « sur des petits chemins de terre »
sans espoir cependant
de faire « naître
un bouquet changeant
de sauterelles, de papillons
et de rainettes »
quelques bestioles
tout au plus
qui piquent pas de préférence
Poème où l’on ira (8)
sur le chemin vers izumo
même sans savoir jouer du koto
ou de la flute shakuhachi
écoutant le chant
de l’oiseau-pluvier
le nom pluvier vient du latin populaire pluviarius, « oiseau de pluie », les pluviers arrivant en troupe
vers la saison des pluies
donc prévoyez un bon imperméable
et de bonnes bottes
Poème où l’on ira (7)
on the sweet side
sans s’épiler les sourcils
ni se raser les jambes
et sans prendre de valium
mais chantonnant quand même
doo, doo, doo, doo, doo, doo, doo, doo
doo, doo, doo, doo, doo, doo, doo, doo
doo, doo, doo, doo, doo, doo, doo, doo
doo, doo, doo, doo, doo, doo, doo, doo
Poème où l’on ira (6)
sans masques ni bergamasques
ayant passé l’âge des danses vives et sautillantes
et des grands Z tracés
à la pointe de l’épée
point d’honte à se sentir plus proche
du sergent Demetrio Lopez
Garcia
que de Zorro
Poème où l’on ira (5)
« où tu voudras quand tu voudras »
comme chantait un chanteur
jadis célèbre
son tub s’appelait « l’été indien »
l’été indien ou l’été des indiens est, en amérique du nord, une période ensoleillée et aux températures douces pour la saison, après les premières gelées de l’automne et juste avant l’hiver. en france on parle traditionnellement d’été de la saint-martin pour le même phénomène. il se produit en octobre ou au début de novembre. il est aléatoire et peut durer de quelques jours à plus d’une semaine, ou ne pas se produire du tout certaines années. l'été indien ne doit pas être confondu avec le changement annuel de couleur des feuillus qui se produit à la même période.
cette définition dans wikipedia
ne précise pas
qu’on s'aimera encore, lorsque l'amour sera mort
la chute des feuilles des arbres
est-elle un signe
de la mort de l’amour ?
Poème où l’on ira (4)
précautionneusement de l’avant
sans trop savoir si l’avant
est bien devant
sans grand cri de liesse hourra l’oural
sans ni fleur ni fusil
de l’avant donc
parce que l’auteur a toujours été nul
en marche arrière
que ce soit en regardant dans le rétro
ou en se tordant le cou
Poème où l’on ira (3)
fin d’un jour d’une fin d’hiver sur la galerie
se rouler une clope
et se dit « les jours rallongent »
formulation usuelle mais fausse
les jours ne rallongent jamais
dire alors « la nuit n’est pas encore tombée »
mais les nuits ne « tombent »jamais
faux encore
tout faux tout le temps nous avons toujours tout faux
quand on dit
nos « mesures » du temps sont fausses
et les mots qui les disent
qu’est-ce qu’un « jour » ?
et nos chutes dans les nuits ?
et même « jour »
et même « nuit »
mots de trop
Poème où l’on ira (2)
à travers prés pâtures
« pâtis semés d’animaux »
id est soyons plus précis : veaux(7) vaches 8) taureau (1) chevaux (6)
auprès d’une rivière
pour son « desport » favori
canne à pêche en pogne
et épuisette bien usagée
et petit seau blanc pour l’amorce
et vieille besace à l’épaule
« par la Nature …. » etc. etc. etc
poème où l’on ira (1) ( avec thoams)
ayant perdu toutes connaissances
tribulationner (mais calmement)
pour découvrir
quelques vérités portatives non encombrantes
qui permettront
de poursuivre (très calmement)
son chemin aléatoire
dans ce que d’aucuns nomment pompeusement
« l’Existence »