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Comme si « penser » n’était pas suffisant motif à perplexité, embarras , tracasseries diverses, on a inventé un jour la notion d’impensé . Un dictionnaire collaboratif « on line » donne deux définitions de ce terme :
1 État de ce qui est non formulé, non pensé. 2 Chose niées
Proposant comme exemple d’emploi du mot « impensé » dans cette seconde acception la citation suivante : « À l'école, le caractère violentogène de toute stratégie d'imposition pédagogique ne peut qu'être un impensé radical de l'institution », — (Béatrice Mabilon-Bonfils, Violences scolaires et cultures (s), L'Harmattan, 2005.)
Diantreblou ! Cet « impensé » me parait être un terme à manipuler avec moult précaution tant il semble explosif, voire « violentogène » ,vocable que je découvre à l’occasion et qui m’amène à me demander si penser n’est pas aussi très violentogène . Mais m’interroge que le verbe « impenser » n’existe pas . Il peut y avoir de l’impensé , mais nul ne peut « impenser » . Cela me trouble beaucoup . « L’impensé me trouble » , jamais je n’aurais envisagé écrire cet énoncé . Et l’impenseur ? quel Rodin contemporain (une IA dite « générative » ? ) le sculptera ou a minima en proposera une image numérique ? Peut-être ressemblera-t-il à un poupon en celluloïd truffé de capteurs, transistors, connexions clignotant à tout -va ?