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expressions qui n’ont pas « lieu d’être » dans le noir :
il n’y a pas de honte à (avoir dans le noir)
tant va la cruche (dans le noir)
I’m black and I’m proud (dans le noir ?)
Après moi le … (noir ?)
Les bons indiens sont les indiens … (noirs ? )
L’homme est un pont tendu … (entre le noir et le noir ? )
Si j’avais su je n’aurais pas venu (dans le noir ? )
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Noir ouate épaisse noire mais épaisse
funambule sans fil
même pas peur : je peux pas tomber
page 34
NOIR
n’est qu’un mot
C’est ce que je me répète dans mon noir
Effet nul ! effets secondaires ou dégats collatéraux : 34 pages qui ne sont même pas de vraies pages sur du vrai papier .
Sur du vrai papier (si épais et blanc, même « cassé » ) l’encre (noire) est un peu « bue » : ça serait déjà une petite victoire .
page 33 bis
intervention exceptionnelle de la webmastrice: souvenez-vous, la page 23 fut l'objet d'un incident...la page 33 aussi . Nous avons eu une page 23 inexistante suivie d'une page 23 plus ou moins normale. La page 33 est double. C'est une double page 33. Attendons la page 43 pour affiner le diagnostic.
Les miroirs ne sont plus necessaires dans le noir .
Contrairement aux apparences – ou plutôt à l’absence des apparences - dans le noir votre image est très très présente . Et même envahissante . Partout dans mon noir je me retrouve , je bute sur des éclats de moi , des bribes , des reflets - car le noir brille , le mien du moins fait ça , briller ,comme poli - kaleidoscope troublant : des éclats d’œil , des bouts d’épaules , un ongle , le méat d’un pénis , un fragment de poil , une ride du front .
Dans le noir je suis éparpillé façon puzzle
ah ah ah ! flingué !
pour un peu ça sentirait la pomme dans mon noir .
En plus de l’odeur de rhubarbe .
Allez ! on ose ! SUCETTE-SAGAIE goût rhubarbe-pomme !
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Mémé faisait plein de trucs avec de la rhubarbe. Des confitures (elle y mélangeait de la fraise, hum ! ) des compotes (elle y mettait des framboises , hum !) , des tartes (elle y mettait des fraises ET des framboises hum !)
Et les feuilles , immenses , de rhubarbe m’impressionnait , dans le jardin (de quel Eden ?) comme des oreilles d’éléphants .
Il n’y a jamais eu de sucettes Chupa-chup , ni Pierrot Gourmand « à goût » rhubarbe (et je ne parle pas de goût rhubarbe-fraise ou rhubarbe-framboise )
Il faudrait inventer des sucettes en forme d’oreille d’éléphanteau à goût rhubarbe-fraise-framboise .
La marque ça serait : « Sucettes-Sagaies »
(j’entens d’ici la bande son de la pub-télé : des tams tams au son profond , non non ! encore mieux , des troncs creusés- avec grand peine – en bois d’ébène et une tribu en transe tapant dessus en brandissant des lances (pas les mêmes figurants évidemment :y auraient ceux qui taperaient sur les troncs et ceux qui brandiraient les lances )
et en voix off , une voix d’explorateur – virile tellement , la voix , qu’on verrait qu’elle a un chapeau d’explorateur –
LA SUCETTE-SAGAIE LA SUCETTE DES AVENTURIERS DU GOUT !
et elle rajouterait , la voix off du grand explorateur :
« goût pure rhubarbe » « goût rhubarbe fraise » « goût « rhubarbe framboise »
et là vlang ! soleil couchant sur la Brousse (Mémé , là où elle vivait , c’était la Bresse, mais tant pis ) ! Les Tams Tams tamtament de plus en plus frénétiquement . Dans le loin un troupeau d’éléphants qui s’approchent d’un « point d’eau » en barrissant de satisfaction anticipée .
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Vous êtes aussi peut être dans le noir .
Mais c’est « votre » noir , pas le mien .
« Votre » noir ne saurait en aucun cas être « mon » noir . Sinon vous seriez là .
Et vous n’y êtes pas .
Mais alors pas du tout . Ni en haut ni en bas ni à gauche ni à droite .
Et vous n’avez pas de sagaies menaçantes .
Et je n’ai pas ma tenue complète d’explorateur .
Si vous êtes là , barrissez comme un troupeau d’éléphants .
Allez y franchement .
Faites un barouf du Diable ! (ou d’une tribu très encolérée de diablotins en rage et très affamés)
Même pas cap ! faux Cafres !
« Votre » noir n’est pas « d’ébène » : très noir ou veiné. Grain très fin, bois très lourd. Fil droit, coupe nette, très sec sous l'outil et fendage franc. Finement pailleté d'incrustation de cristaux d'acide oxalique qui lui donnent son aspect scintillant si particulier à la lumière. Poli parfait, luisant, très lisse, mat ou brillant, très lourd (densité de 1,00 à 1,10) débardé en bûches purgée d'aubier de taille suffisante pour être portées par un homme (30-70 kg) puis lié à d'autre espèces moins denses pour assurer sa flottabilité.
Hein ? c’est pas vrai ce que je dis ? hein ?