"À la demande de l’UE, les industriels de l’armement ont développé une technologie ultraperformante pour assurer l’efficacité de la chasse à l’homme le long des frontières de la forteresse Europe. Eurosur (European Border Surveillance System, Système européen pour la surveillance des frontières), une autre instance de l’UE, recourt notamment à des satellites géostationnaires, positionnés au-dessus de la mer Égée, du détroit de Gibraltar, du Sahara et de la Méditerranée centrale. Par ailleurs, des drones ultraperformants surveillent jour et nuit les mouvements des réfugiés et des migrants sur mer comme sur terre. Personne ne leur échappe. De même, les radars au sol permettent une observation permanente des colonnes de persécutés évoluant sur la terre ferme. Des systèmes de sensors secrets sont également installés le long des côtes et des frontières terrestres. L’un des cauchemars de Frontex est suscité par ces poids lourds qui transportent enfants, femmes et hommes clandestins sur les routes du nord de la Grèce ou de la Bosnie-Herzégovine. Une nouvelle technologie permet de les détecter : il s’agit de scanners aux rayons X et d’autres appareils hautement sophistiqués permettant de capter et de décompter les battements de cœur et la quantité d’air respiré. Ces appareils sont extrêmement onéreux : un scanner de camion, par exemple, coûte environ 1,5 million d’euros. Pour les bureaucrates de l’UE, il ne fait pas de doute que le contribuable européen est heureux d’assumer les montants astronomiques qu’il paie pour l’acquisition de tous ces gadgets… puisque ceux-ci le protègent des réfugiés. L’inventivité des fabricants d’appareils de surveillance financés par l’UE ne connaît pas de limites. Le long du mur qui sépare le nord-ouest de la Syrie de la Turquie, les Turcs – encouragés par Bruxelles – ont ainsi installé des appareils à déclenchement automatique de tirs de mitrailleuses. L’être humain qui approche à 300 mètres du mur entend d’abord en trois langues, et à plusieurs reprises, un avertissement lui ordonnant de faire demi-tour. S’il continue d’avancer, il est tué par la mitrailleuse dont le tir se déclenche automatiquement. Ces mitrailleuses à tir autodéclenché se révèlent particulièrement efficaces contre les familles de réfugiés. Elles sont l’un « des produits phares défendus et vendus à Bruxelles par Dirk Niebel et ses semblables.
L’événement commercial de loin le plus important pour la promotion de la technologie de surveillance et de répression des réfugiés est la foire annuelle de Milipol, à Paris. Les ministres s’y pressent. Pour l’heure, ce sont encore les industriels israéliens et américains qui dominent ce marché. Jakob cite les calculs qu’a effectués la société de conseil Frost and Sullivan : les dépenses totales investies dans le développement de ce que les eurocrates appellent la « technologie des frontières » s’élèvent aujourd’hui à 15 milliards d’euros. Elles atteindront 29 milliards d’euros en 2022. Tout cela au profit des marchands de canons – et aux frais du contribuable européen."
"Alors que j’exerçais comme rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l’alimentation, j’ai parcouru la Rocinha, la plus grande favela de Rio de Janeiro, les slums des Smokey Mountains de Manille et les puantes shantytowns de Dacca, au Bangladesh. Mais jamais je n’ai été confronté à des habitations aussi sordides, à des familles aussi désespérées que dans les Oliveraies de Moria. "
(Et le Covid-19 a bon dos: EHESS: crime contre l'humanité )