Quand tombe l’hiver
Le vent
La pluie
Le froid
Les feuilles mortes
Les vitres
L'été
Tout tombe
Dru.
*
L'hiver tombe dru
Et tu n'as pas froid
Aux yeux pour pisser
Dans le bleu du ciel.
*
Dru
Quand l'hiver
Tombe dru
Ou pas.
Lundi
Midi je viens
De réaliser un rêve
Tant entretenu
Me faire cuire
Un œuf au plat.
*
Midi depuis
Le temps que les éditeurs
Me suggéraient : " Va te faire cuire un œuf !...Va te faire cuire un œuf !...."
Les fils de pute !
*
L'aparté, y a-t-il plus belle fulgurance ?
Le Chat
Lui à son chat : Allons, laisse-moi, va-t'en !
Le chat : NAN, je va-t'en pas !
Alors, lui : MIAOUU !
Le chat, excédé : Hey ! tu chat, je chat aussi, et c’est à qui aura le dernier mot : MIAOUU OU OU OU !
La verticale du lundi
Midi + Terrasse molle + Champ de lentilles mi-cuites + Contact
Autant casser vertical
Casser la croûte
Terrestre à soi.
* * *
Voler
C’est rase-mottes
Toujours rase-mottes
Quand
Pois chiches pas tagine
Le poulet se barre.
* * *
Une certitude tout de même
Les oiseaux n'ont pas besoin de voler
Puisqu'ils volent.
J’naffou
Elle : Hey you !
Moi : Hey nuage en pantalon trash façon Maïakovski !
Elle : Tu veux dire quoi par-là, salopard ?
Moi : C'est à dire qu'euh...
Et puis zut, plus rien à l'écran de mes toulouses !
Et puis j'naffou, comme de mes chaussettes neuves !...
* * *
Jilali le pauvre
S'est acheté un kilo d'oranges
On le lui a volé la nuit
Non mais Jilali la nuit
Achète-toi la nuit
Achète des cacahuètes
Achète des cacahuètes
Ayya Kabayyou !
* * *
À Casablanca
L'homme descend de Garage Allal
D'ailleurs il s'appelle Allal, la vache !
Diptyque
Le poisson poisse
Et puis
Il y a
L'océan
Qui fait pschitt
Pschitt.
Tant que la mer ignore l’océan
L’instant guirlandes sonores
Dans le creux du mur
Tonne l’océan
Flambant neuf
Par à-coups
Lunaires :
Jeune
Beau
Intelligent
Riche
…
Arrête l'océan
Arrête ta déferlante
Ô l’océan
Ô l’océan
Tiens, connard !
Abois
Caravane passe
Chien regarde.
Chien passe
Caravane aboie.
Temps passe
Temps passera
Temps passera pas
Temps aux abois.
Tain
Il se regarde droit dans le miroir
Et vit.
Que peut un être désarmé
Face à rien ?
Deborah
Non mais quoi
Tu me quittes
Deborah ?
Non mais
Deborah
Pourquoi tu me quittes
Qu’est-ce que je t’ai fait
Ou pas
Deborah ?
Non mais
Deborah
Tu me quittes
Je te quitte
On est quittes
Deborah !
Non mais j’naffou
Deborah !
Triptyque
Dehors
Quelqu’un frappe à ma porte
Et demande " Qui c'est ? "
Ne pas répondre
Ne pas ouvrir
Le laisser là
Là-dedans.
*
Parfois
La poésie
La nuit
C’est aussi plat
Qu’un plat de lentilles
Avec ou sans contact.
*
- Il est venu faire quoi à trois heures du matin ?
Trois heures du matin
Tatakztak
Voici l’eau.
Manège
Non mais il faut que je vous explique le manège, Lucien Suel.
À Casablanca, il y a, en termes de station d'autocars, l'Hôtel de ville et Garage Allal. Or, qui descend à Garage Allal ? Les vaches d'Allal, vous diraient immanquablement, comme un seul homme, tous les descendants à l'Hôtel de ville.
Les vaches !
D'Allal !
Échange
Moi : Miaou !
Le chat : Avava !
Moi : Avava toi-même ! lui rétorqué-je.
Café de L’avenir
À Meknès
L’avenir est un café.
À Fès aussi
L’avenir est un café.
À Rabat
Il n’y a pas d’avenir
Faute de cafés.
* * *
Aller au café pour prendre un thé, pfff !
Un thé avec après
Un arrière-goût de pou concassé, pfff !
- Et vous, vous les aimez comment, vos poux ?
* * *
- Et un express ttaliane ! s'écria le garçon dans l'indifférence générale.
Il faut dire qu'il n'y avait personne sur la terrasse.
Pire encore, il n'y avait même pas de terrasse, et encore moins de café ou de garçon.
C'est dire...