JEAN-CLAUDE LEROY
la vie brûle
"Il y a aussi, je le découvre dans la presse étrangère et dans un message que tu m’envoies, ces viols qui ont été commis lors des rassemblements. Des femmes cernées par un groupe d’hommes qui isolent leur proie, la pelotent, l’humilient, la pénètrent, et d’autres sont là qui favorisent et applaudissent. Ainsi cette séquence de libération nationale aura montré une triste limite. (…) Une révolution, certes, mais pour le moins entachée par des saloperies, comme si la relève montrait qu’elle ne valait pas forcément mieux que ceux qu’elle prétend remplacer. Sont-ce les mêmes qui ont fait preuve d’un si réel courage face à la police, aux nervis du pouvoir, et qui furent protagonistes de viols collectifs ? On torturait des hommes dans les postes de police, on torture des femmes dans les zones affranchies de l’ordre…"
"Le temps n’est plus à spéculer, tout juste peut-être à rendre compte (…) Tant que le souffle habite quelque part, il nous faut construire des barrages contre la bêtise en acte, c’est là notre manière de vivre sans sombrer dans l’indifférence ou la haine "
Gwenn Audic , Encre et acrylique sur papier