CAROLINE SAGOT DUVAUROUX
un bout du pré
"La pensée est un système en attente d'être surpris, dérangé. Qu'est-ce qu'un poème ? un dérangement de l'alphabet ? par déflagration de sentir ? par surgissement de l'étranger ? un virus ? ou l'assemblage de silences et de formes vides sur un appel gigantesque. Voyez les forêts quand on y pose des cailloux blancs à équidistance de nos petits pas. Chaque chose fuit le nom qui la courtise. Dans l'écart il y a la danse, le chant et l'étranger qui font trembler les systèmes."
"Il faut de la camaraderie de différences, du chacun dans son ton pour petit unisson. On pourrait dire différance avec derrida. Que poussent nos solitudes sur les rencontres, et qu'apparaissent mieux au public les herbes et les zozios du jardin où nous convoquons et invoquons monts et vaux avec faune et lune. Pour que la vie invente. Et que les voix dissonent et se difractent, pour que le si peu visible poursuive le combat de l'invisible. Ça fertilise notre lopin de liberté. Imagine !
Pesques, Pagano, Demarq, Rouzeau, Azam, Raphoz, Meens, Rahmy, Emaz, Dubost, Beurard-Valdoye, Giovannoni, Bertina, Ch'Vavar, Heidsiek, Chopin, Prigent, Courtade, Tellermann, Wateau, Savitzkaya, Ferrat, Demierre, Pennequin, Noël, Bénezet, Viarre, Daive, Collobert ah Collobert, Fournier, Bouthonnier, Poyet, Xardel, Chappelle, Albiach, ..... qui êtes-vous ? ... et toutes les maisons où habitent vos mots, au même endroit, joueurs. Au jardin.
Où
Joueurs, nous disons car c'est égal : nicolas, emmanuelle, emmanuel, jacques, valérie, édith, fabienne, dominique, philippe, antoine, jean-pascal, patrick, jean-louis, arno, ivar, bernard, henri, christian, esther, eugène, stéphanie, jacques, charles, mathieu, guy, jean, pascal, victoria, marie-louise, anne-marie, claude, ou maël ou marie.... Et c'est le monde entier (juste avant droit d'auteur) dans un jardin.
Quand les vents sont favorables vient y voir, un vrai jardinier d'herbes et de simples pour nous récompenser d'avoir méprisé la rose d'or et celle d'argent. Gilles Clément guérit un peu de solitude où s'entête une Luciole.
Il faut bien chanter tout l'été pour engranger la musique et danser l'hiver qui ne nous quitte guère."